3) épilogue  illustrations 

 

 

avec des illustrations pour finir 

 

Enfin … toute blague

Licencié de son poste de “drh-en-Pme” , JJL-B n'en fera pas une maladie ! Mieux, il saisit cette nouvelle occasion pour refaire le point  et s'en amusa; en effet ce n'était pas banal d'avoir été mis dehors pour avoir consulté le service des Prudhommes ( sur l'opportunité de sa mise à l'écart, par mutation dans une filiale du nouveau «  groupe » venant d'être constitué suite à une réorganisation d'entreprises) . L'autre motif de l' éjection – qui ne se disait pas en public mais qui était bien présent --, c'était sa participation à une élection législative en Hte-Savoie ; «  sur une liste ne plaisant pas à la Direction », lui fut-il rapporté en douce ! Effectivement, pour des esprits conservateurs, l'étiquette que JJL-B avoit choisie -- «  Centre gauche » –, n'était pas loin de l'appellation ô combien feffrayante de « gauchiste » ! donc :

ouste , dehors, pas de pareil individu dans notre maison ! » , avait donc dû conclure la fille de la patronne qui avait pris en grippe ce “drh” pas comme les autres ! Et lui ? Aussitôt inscrit à l' Anpe-Cadres et à l' Apec … démarrant de sérieuses recherches ; mais à l'évidence aucune n' « accrochait » ! on ne s'en étonna pas le moins du monde, chez ses collègues de l' Andcp ; le secrétaire général lui faisant même remarquer : « le moment de changer d' orientation est sans doute venu pour vous ! Ce que vous vouliez faire, avec une D R H progressiste, moins dépendante d'un patron et plus au service du personnel, ce n'est pas encore possible aujourd'hui ! Il y a un fonctionnement légal des entreprises et, à moins d'être dans une coopérative , ce que vous vouliez faire est quasi impossible »

Pauvre JJL-B ! il alla même consulter une graphologue ! Normal, pour les embauches dont il était chargé, il avait mis en route une procédure d'utilisation d' analyses grapho ! Hélas elle ne lui fut d'aucun secours …. donc impérieuse nécessité de

 

                 RE -- BON – DIR ….

 

d'abord, il lui parut indispensable de prévenir les responsables de tous les organismes avec lesquels il s'était trouvé en contact ; genre : l' Andcp ; l'assoc des Maires de France ; la CG-PME ; le club des Directeurs de personnel GIER qu'il avait impulsé  …

et à l' Apec, en réunion de détent à la cafétaria, avec 3 « conmpagnons» d'infortune » ( c'était le début du chômage des Ingénieurs et Cadres, notamment ceux arrivant à  la cin quantaine ), il créa un « Comité des Cadres de Paris en chômage » , « CCPC » ; les premières rencontres à 5 ou 6, dans cette salle collective, tourna court, le Directeur ne voulant pas de “ça chez lui” ! « la recherche d'emplois est une affaire individuelle, leur déclara-t-il, et pas de groupe » !

  • certes oui, Monsieur, lui répondis-je, mais que diriez-vous d'une dynamique de recherche, par démultiplication des contacts avec les entreprises , chaque démarcheur présentant à son interlocuteur une liste de « collègues en disponibilité » , l'accent étant mis non plus sur le chômage mais sur une phase transitoire de remise au point ! »

     

En Hte-Savoie, il opérait désormais, comme maire de sa commune d'origine, faisant beaucoup pour qu'elle comble le retard qu'elle avait pris sur ses collè-gues même ruralo-montagnardes ; ( elle était restée simplement paysanne, ce qui en soi n'était pas un mal ! Mais elle avait beaucoup de jeunes et l'on aurait pas aimé les voir “ partir”, donc il fallait faire “bouger” leur commune, la rendre plus attarctive, mettre en avant ses atouts ! Vous aimeriez savoir plus en détail comment il s'y est pris , alors reportez-vous                   au chap IV-e de ce site   “le maire” )

et, emporté par son élan naturel, il avait complété par une activité de conseil sur tout ce qui se rapporte à la vie quotidienne ; l'idée lui en était venue par tous ses administrés venant le voir, pour lui exposer un problème difficile à régler ( qui, une exemption de service militaire pour son fils unique ; qui, pour un partage; qui, pour une servitude de passage etc … ); et cette création se faisant dans les années 78-79, quel ne fut pas son plaisir de découvrir qu'il avait été imité par la MJC d' Annemasse en 1987...

puis, il se lança comme “ assistant inter-entreprises pour les questions de gestion de personnel / relations avec les syndicats/ et la formation permanrnte “ ; ce petit “cabinet-conseil” basé à Thonon au domicile de sa tante lyonnaise venue prendre sa retraite au pays et qui lui tenait son petit secrétariat ; autre activité aussi, complémentaire à la précédente : aide pour le lancement de “bulletins d' information/communication/participation” ( dans les entreprises ; dans les communes ou encore dans des secteurs géographiques voulant développer des complémentarités, comme un canton, une vallée), le tout appuyé par un groupe de personnes soutenant ses idées, car jugées excellentes; encore que, pour certains, elles étaient trop “avantgardistes “; pour soutenir son action il avait organisé un “ groupement pour l'évulution des politiques humaines et sociales des entreprises “ “ et également un “ Comité intercantonal Chablais-Giffre 2000”, qui était plus particulièrement orienté vers la vie publique et la pratique de la politique , jugée là encore par notre “illuminé” ( c'est ainsi que JJL-B passait aux yeux de certains censeurs )

sans oublier, enfin, celle de ses initiatives qui le passionnait le plus au plan professionnel! Pour le lancement de laquelle il avait fait un stage très pratique ; de “ formation aux techniques de l'exportation” ; donc nous en avons déjà bien parlé dans le chapitre précédent ( ce qu'il prépara avec l'aide de la SAEME d' Evian et par de nombreux déplacements dans la région “ Alpes” pour persuader petits producteurs, artisans et petits patrons de le suivre sur cette voie de l' “export” à plusieurs )

 

 

une seule remarque en guise de conclusion de ce rappel : toute cette activité dépoyée avec enthousiasme était effectuée gratuitement pour la collectivité car JJL-B prenait tous les frais à sa charge ( comme il faisait pour la gestion de sa commune ) ; quand on lui en faisait la remarque, il riait et rétorquait : “ mais je m'amuse ! Et ne me demandez pas de faire du fric, je n'aime pas ça ; moi, ce que je veux c'est me rendre utile” ! Mais, vu la difficulté à faire passer du succès d'estime à la réalisation pratique, notre “ bu-sinessman” en herbe

( en fait qui n'en était pas un, très loin même !) se ré-signa et participa à un recrutement par l 'ANPE de “ conseillers” : il sauta le pas et fut intégré dans une des plus belles agences de Paris ( celle des beaux quartiers des 6è et 7è arrondissements ) ; il s'appliqua la maxime de Georges Bernanos :

                 “ on ne subit pas l'avenir, on le fait …”

 

l'intéressé nous raconte comment ça s'est passé :

en janvier 1981, j'entrais à l' ANPE de Paris.idf ; après un stage d'initiation à la fonction de “ relations avec les entreprises” et un rapport de stage, le tout très positif, me voilà affecté à cette agence ! J'appris alors que mon sort avait dépendu de l'intervention du Pt du jury, le Directeur de L' Agence Natioale, lequel auparavant avait été ce responsible en Polynésie que j'avait bien connu ! nous eumes , devant un groupe de 6 sélectioinneurs, un apparté plus personnalisé, sur mes aptitudes et envies professionnelles; de plus, il y avait dans ce groupe de décideurs le Pt de l' association Andcp/Paris-idf; donc ce fut un appui supplémentaire; sur son conseil de me placer dans une “belle agence”, les “ anpéistes”du jury éclatèrent de rire en lui disant “on va vous le mettre dans une très belle agence mais aux mains de syndicalistes remuants et de “ soixantehuitards attardés”! je n''allais pas tarder à m'en rendre compte car peu après mon installation – assez tendue, je dois le souligner –, une conseillère de l'équipe (responsable CFDT) me demanda de signer une pétition contre ce Directeur de l'Agence nationale, celui-la même qui m'avait recruté ; je refusai de signer ; en retour on me “fit la gueule” pendant un an ! Un des conseillers – responsible CGT –, refusa même de me parler pendant toute cette année ! Non seulement je m'en fichais, mais j'en riais ! Et j'avais bien raison, car ce n'était que gamineries de cour d' école ! Ainsi, plus tard, je vais le revoir ce responsible Cégétiste ; il sera devenu Inspecteur du travail ; donc, en public je l'apostrophai “ vous vous souvenez, cher ami, quand ...” ! que put-il me répondre d'autre que : ” péché de jeunesse” ! Tu parles …Ah, encore un exemple pas triste ! Pour bien vous illustrer comment “je m'amusais” !

Il y avait un grand organisme de la Ville s'occupant de logements ; et l'été son problème était d'occuper les enfants des quartiers “nord” ! Aussi, connaissnant mon parcours et mon absence de toute “langue de bois “, la responsable m'appela au téléphone pour me demander conseil; je me plaçai à une table centrale afin que l'on puisse bien entendre la communication ! Donc, voici la “blagounette” :

  • comment feriez-vous pour encadrer tous ces jeuness désoeuvrés ! Vous qui avez été "moniteur de colos" , vous devez savoir

  • oh, mais bien sûr, chère madame, vous allez recruter 3 candidats inscrits dans notre agence et qui sont bien disposés à “rebondir” ! Il va y avoir un “black”, un “beur” et … un “sorti de prison” !

alors, là gros éclat de rire à l'autre bout du fil ! Et, dans la salle, un silence soudain: j'étais en train de faire une “sélection au faciès” ! Aucun commentaire sur le coup, de la part des syndicalistes présents ! Mais le lendemain un tract sortait ; “ à l'agence de … on fait de la sélection raciste” ! il n'en demeura pas moins que la responsable de l'organisme accepta mes 3“loubards” et ce fut très positif ! à tel point qu'elle remit ça, l'année suivante !

 

En voudriez-vous une “petite dernière” pour vous faire une idée sur ce que furent mes difficultés ! Voici : pas mauvaise du tout : j'avais réussi à persuader la chef du personnel d'un grand magasin de renouer avec l'agence et de nous confier ses recrutements

  • d'accord, mais vous me faites une pré-selection sérieuse : pour “les caisses” et la plupart des rayons : pas de restriction! recrutement ouvert ; mais pour le stand “produits régionnaux et alimentation fine”, pas de gens de couleur, ni d'origine maghrébine “

aucun problème pour moi, sachant que sur l'ensemble des candidats envoyés elle pourrait décider elle-même de la répartition ; je chargeais donc la conseillère prospectrice de ce secteur de faire les “mises en relation” ! vous ne pouvez imaginer ce qu'elle me fit ( la syndicalisée en cachette ) ; elle envoya 40 inscrits , tous de “couleur” ! Et vlan! En retour; appel de la chef du personnel

  • monsieur, après un coup pareil, notre collabioration va s'arrêter là !

     

Ce qu'elle fit ! Et, à l'agence, notre conseillère d'en rire avec ses collègues , le chef d'agence amusé sans doute lui aussi ! Mais ...pour l' Agence, perte d' un gros client ! Et voilà … ce qu'était pour lui l'atmosphère de travail dans cette agence ! Encore que cela ne lui causa absolument aucun problème, car il en avait vu d'autres !

Quant à sa Direction, il y eut également des occasions de friction ; ainsi, quand elle apprit qu'il organisait au restaurant du Ministère des Affaires Sociales des repas pour cadres en chômage, bien que cette action de déroula entre 12 et14 h., c'est-à-dire à l'heure de la pause-travail, il eut droit à un rappel écrit ! Il lui fut facile et agréable de répliquer par l'envoi d'une attestation écrite du Chef de Cabinet du Ministre du Travail qui lui reconnaissait un droit d'accès à prix réduit au restaurant du ministère pour y prendre des repas collectifs avec des Cadres en réunions de recheches actives d' emplois-missions, chaque lundi dans la salle du cabinet !

  n'étais-je pas considéré, au ministère, comme un « chargé de réunions de travail avec des Cadres » ? j'aurais aimé être une petite souris pour voir la tête de ma hiérarchie Paris-IDFà la lecture de pareille attestation ! Mais, il me faut bien rajouter que mon esprit batailleur m'avait déjà poussé un an après mon recrutement à écrire au DG de l' Agence, pour lui demander son accord, me permettant de m'occuper de Cadres en chômage âgés de 50 ans et plus, ce qui ferait suite à mon action associative lancée auparavant ; dans cette lettre, je m'y présentai comme «  militant anti-chômage » convaincu et je précisai que la structure d'entraide professionnelle – bénévole –que je faisais fonctionner--, était domiciliée au siège parisien de l' association des Directeurs de pesonnel de Paris/IDF, dont je faisais encore partie ; si je n'eus pas de réponse, j'appris au téléphone par le secrétarait qu'il n'y avait pas d' objection !

 

Passons ! Nous pensons que JJL-B a fait dans cette agence un travail intéressant, innovant sur plusieurs points : d'ailleurs, voyons plus concrètement :

 

° une prospection personnelle – en force – des employeurs ( ça, pour stimuler l'envie de ses collègues ); il avait mis sur pied un fichier des employeurs de chaque arrondissement et fait 2 équipes de prospection , une pour le 6è, une pour le 7è

° des réunions à l'agence pour des groupes d'employeurs afin de leur présenter les mesures pour l'emploi

° accompagnement de certains de ses collègues prospecteurs chez les emmployeurs ( toujous dans l'esprit de faciliter leurs propres contacts )

° organisation à l' agence entre 12 et 13 h 30 de rencontres de groupes d'inscrits avec participation d'employeurs les informant de manière concrète, voire même susceptibles  de les recruter

° établissement de statistiques de travail de l'équipe et suivi des résultats de la prospection !

 

À noter qu'il était le seul sur l' Agence Paris/Idf à faire tout ce travail et à se lancer dans de telles directions ! Et ce, avec la plus large autonomie de la part de ses chefs d'agence successifs ( il en eut 4 de suite ) ;

sur l'accueil que lui réservait le personnel de l'agence : il fut partagé … entre ceux qui adhéraient pleinemnt à ses actions “ hors cadre anpéiste”; et les autres , tout à fait réticents, mais sans le manifester ouvertement ; ils l' ignoraient … Et cela dura 14 ans ! Au terme desquelles notre CRE-6è-7è se sentait encore plein d'optimisme … sur son avenir de retraité! Mais, comme pour la fin de sa guerre d' Algérie, il y eut tout de même un sentiment de décrochage, nécessitant un petit traitement thérapeutique; l'approche de la retraite tardait , car dès qu'il eut 58 ans il avait tous ses points retraite pour la prendre et recevoir une pension nettement supérieure à son salaire d' agent contractuel de l' Etat ! Donc, de 58 ans à 60 ans, il resta à l'agence ne pouvant partir qu'à 60 ans ; d'où amertume certaine, que ne pouvait apaiser un sentiment – qu'il se répétait –, d'être en “mission”, tant à l' ANPE qu'au Ministère où ses réunions de Cadres étaient bien intégrées et couronnées de succès …

Et quand, enfin, il partit l'accent de “la politque de l'emploi” en France était mis sur la “recherche des emplois” à dynamiser ! On en arrivait même à parler de

clubs emploi” !

 

quel rôle avais-je pu tenir dans cette avancée ? Quand je quittai l' Agence,

si aucun pot de départ ne fut organisé et ce, avec l'accord de ma chef d'agence qui, elle, n'avait pas caché qu'elle appréciait mon stravail et mon style ; mais, vu la réticence à mon égard d'une partie du personnel (les syndicalisés) la rencontre finale avec l'équipe ne s'imposait nullement !

néanmoins, je rendis visite au Directeur du personnel Paris/IDF, lui faisant part de mes états d' âme devant le peu de cas que l'on avait réservé à mes activités ( lui montrant une lettre de félicitations reçue de la part du Pt du groupement des employeurs du 7è ) , il me répondit :

ces actions, vous les avez faites, avec le sentiment du devoir accompli; eh bien, cela doit vous suffire !

donc, à défaut de petit mot de remerciement, je devais me contenter de celui remis par les enreprises de ce secteur...

 

bien, en effet, car il était sympathique et de plus il mettait bien en relief que JJL-B avait su rester un “ drh” en mission pour l'emploi sur le marché; ce responsiable de coordination d'une association “demployeurs ( autre que la Cg-PME on le CNPF ) souligna son “admiration pour le zèle remarquable déployé afin de favoriser l'emploi dans son secteur” ; concluant :

 

je suis heureux de constater que vous

 

faites honneur à la Fonction Publique”

 

Oui, bien, et bravo, “l'artiste” ! JJL-B en fit une copie et l'envoya au DG de l' Agence … et bye-bye l'ANPE !

 

Toutefois, voulant en avoir le coeur net, JJL-B, fin 2006, reprit contact avec la prospectrice préférée de son équipe ( “Chris” ) pour avoir son avis ; pour elle, l'agence fonctionnait dans un contexte très particulier : facile à gérer, de bons clients , une population d'inscrits de bon niveau ; des 3 chefs d'agence successifs, l'un était démissionnaire, l'autre presque trop autoritaire, la 3è : bon relationnel, autorité naturelle ; quant à mes actions et initiatives, elles étaient difficilement intégrables ; elle avait bien ressenti que je m'appuyais sur elle , lors de réunions houleuses , telles celles du vendredi que je prenais au sérieux – à tort, selon elle –, alors que c'était la récréation de fin de semaine … ( “j'étais un peu votre bouée de sauvetage, me confia -t-elle pour mon plus grand plaisir!Pour elle, il n'y avait pas d' hostillité concertée d'une partie de l'équipe; ce n'était qu' un décalage trop fort entre ma personnalité et l'équipe !

Sans doute ce qu'avaient voulu exprimer les recruteurs de Hte Savoie quand ils refusèrent la candidature de JJL-B car considéré comme trop “qualifié pour le poste” !

 

Et que devint l' AGENCE ? Elle évolua … fin 2006, 10 ans aprés le départ de JJL-B, on put suivre les réformes intervenant, ainsi que les initiatives, cette fois-ci parfaitement admises! Ainsi, le journal gratuit “ 20 Minutes” qui parlait de nouvelles méthodes, sons des titres accrocheurs : “cap vers l'entreprise” de l' Agence ; “push de Cv” de l'Apec …

une conclusion se dégageait : pas de pitié pour les services publics de l'emploi ! Quelle tristesse pour celui qui avait tant fait pour faire avancer des pratiques qu'il estimait alors comme trop figées ! Surtout dans la mise en relation des demandeurs d'emploi avec les entreprises! Mais il est vrai que

les prophètes ont toujours tort d'avoir raison”, comme l'affirmait Boris Vian dans “ L'Herbe Rouge” )

 

Un peu plus tard, ce sera au tour d'un autre “gratuit” d'entretenir ses lecteurs du “nouveau statut de l' ANPE” ( “ Matin-Plus”, le 7-2-07) devant permettre la “création de filiales commerciales” ! ( JJL-B en était pour s'étouffer, d'avoir eu raison si tôt en créant quasiment à chaque petit déjeuner un nouveau “ club emploi” auprès des maires pour une gestion dynamique des offres et demandes d'emploi ) ! et vu également dans Le Point de septembre 2005 l'annonce d'un recrutement par l' ANPE: outre les 1200 conseillers à l'emploi, elle recherchait 155 “animateurs d'équipes professionnelles”, devant définir et conduire des stratégies d'actions locales en relation avec les entreprises, les acteurs socio-économiques locaux et les demandeurs d'emploi! Et cette dernière remarque pour couronner le tout : un reportage du Parisien le 12-3-07, sur l'efficacité d'une “agence d' interim” Atout senior” pour le recrutement des “ 50 ans et plus” ! ce qui fit grincer des dents notre JJL-B:

 

et dire que je me suis battu pour cette orientation-là ! Avec des résultats très positifs et des témoignages écrits remontant des reclassés , heureux ! Lettres ô combien sympathiques et encourageantes ! Qui faisaient rire mon chef d'agence si administratif respectant bien les règles sans dévier d' un iota ; mais laissant tout de même faire mon “démarchage de jobs” ! Et comme il disait en public : “ il se fait envoyer des lettres d'amour” ! Ce n'était pas bien méchant et comme toujours j' en riais ! Cependant il me vint un jour une idée de lui faire une “blagounette”

 

sentant bien qu'il avait été placé sous “surveillance “, JJL-B organisa pour un vendredi , entre 9h et 16 h, 3 visites d'entreprises ( FNAC, BON MARCHE , RIVP ); rdv pris avec les chefs du personnel ; le vendredi en question, il ne passe pas à l' agence comme d'habitude mais prévient “ l'accueil “qu'il est en prospection ! Pour chaque entretien, il rédigea un comptre rendu costaud, ayant par ailleurs demandé à chacun des chefs du personnel de lui faire – pour le lundi –, par écrit un accusé de réception de sa visite signalant jour, heure et but ; ce, “afin de bien démontrer à ma hiérarchie le style du travail que je voulais promouvoir” , leur fit-il remarquer ! Puis à 17 h il prit l'avion pour Genève et direction sa maison de campagne en Val d' Hermone !Le lundi en fin de matinée, il repasse chercher ses attestations auprès des 3 chefs du personnel ; faites et fort bien ...donc il en est satisfait et attend la suite pressentie ; RAS dans le comportement de son chef et de l'adjoint de celui-ci! Mais JJL-B vit tout de suite à leur sourire par en-dessous qu'ils mijotaient quelque chose ! Et le mardi, voilà le chef d'agence, constipé, qui vient apporter à son CRE, dès 9 h un avertissement écrit ! “pour fausse déclaration de prospection, afin de couvrir un déplacement en province “ !!! JJL-B, hilare n'en rajouta pas ! Simplement il prépara son rapport avec les témoignages remis par les 3 chefs de personnel et il “fit remonter par la voie hiérarchique une énergique protestation contre le “comportement inadmissible” de son chef d'agence !

Elle n'est pas bonne, celle-là ?

Non, il vous en faut donc encore une autre ? eh bien, en voici une seconde !

Notre CRE quand il se mit à faire à l'agence des réunions de groupes de demandeurs ( les secrétaires de direction; les secrétaires : les employés; les vendeurs, etc... ) c'était pour tenter de remédier au constat d'un manque de réactivité dans les mises en relation pratiquées par les conseillers de l'agence ; et pour chaque groupe il procédait à l'examen des offres en stock ; demandant qui prenait ; assez peu, il faut bien le dire! mais un jour il estima le moment venu de frapper “un coup” : il invita à venir participer à un groupe de secrétaires: 1 employeur “ ami” et une représentante de la DDTE pour constater la réalité de l'initiative et les enseignements possibles ; toutes les offres semblaient satisfaisantes mais … aucune des secrétaires présentes n'en prit ; il refit la même chose une heure plus tard avec un groupe de vendeurs (ses); idem... personne ne prit quoi que ce soit ! ! Et la représentante de la DDTE repartit lui confiant: “ c'est concluant! le sérieux des recherches d'emploi peut facilement être remis en cause !

 

Résultat : l'initiative fut signalée à la Direction, qui envoya aussitôt 2 chargés de mission, organisant une réunion d'explication générale avec toute l' agence ! bref, sorte de mise en accusation du CRE devant un tribunal populaire !et la sentence tomba : le lendemain il était convoqué à la Direction ; là, le Directeur l'emmena au grenier dans un bureau de rangement et le chargeant de faire une étude sur la “prospection” ; avec les déclarations des entreprises du “6è--7è” envoyées aux Impôts, il put analyser les dates des recrutements intervenant et en comparant avec les dates de sortie des prospections de l'agence, il put mettre en relief un décalage : les recrutements des entreprises intervenant avant les “ sorties” des agents anpéistes ! Conclusion: les prospections ne servaient à rien ! Un rapport fut établi et le CRE “mis en quarantaine” dut regagner son agence pour aller présenter son rapport en réunion du vendredi soir ! Le “choc” ! Mais vite contourné par les ricanements ! ensuite ? “on “ repartit comme si de rien n'était ! Mais le chef d'agence dut encaisser l'affront: s'il avait demandé la mutation de son collaborateur, c'était l'echec total ! Celui-ci revenait rigolard avec un rapport dénonçant une carence dans le fonctionnement du travail pratiqué dans son agence pour les “mises en relation demandeurs--entreprises” !

Allez, encore une “petite dernière” ! La direction de Paris, sans doute agacée par les tracts sur les “recrutements racistes” de l'agence du “6è-7è”, lui demanda de prendre, en plus de son travail de CRE, la charge du recrutement des bouchers pour tout Paris ! Alors, le blagueur s'en donna à coeur joie ! Il se mit aussitôt en rapport avec la Fédération des bouchers de Paris; puis il organisa ses réunions de groupe! Mais problème : les boucheries africaines ne voulant que des africains ! des boucheries tenues par des musulmans qui ne voulaient pas de juifs ! les boucheries de juifs ne voulant pas d' arabes , cela va de soi ! Il se débrouilla comme d'hab' et s'en sortit très bien avec ses séances de travail en groupe ! S'en rappelle-t-il au moins ? Nous le lui demandons :

 

tu parles si je m'en souviens ! J'eus un tel taux de placement que je reçus par écrit des félicitations du Pt de la Fédération; je la fis suivre à mon responable et ….”

 

la mission lui fut retirée ! Diable, il lui falait bougrement de la patience à notre homme pour tenir le coup ! Que va-t-il pouvoir nous dire pour conclure ?

 

fort simple, L'Ajac, j'avais accepté ce recrutement de CRE dans une “ belle agence” comme il fut dit dans le jury de sélection, avec de plus “ des syndicalistes” et des “soixantehuitards attardés” ! Mais ils ne m'ont pas mangé ! Et je m'en suis bien tiré ! Avec toujours confiance en moi et surtout désir de toujours bien faire ! Comme mes ancêtres là-haut dans nos montagnes du Chablais! Rien ne pouvait être plus rude que le travail quotidien de mes parents, à qui je devais toujours faire honneur ! Quant aux résultats de mes actions, s'ils furent positifs, tant mieux ! mais sans plus ! Car il y avait en moi la seule récompense qui vaille : 

 

         "LE SENTIMENT DU DEVOIR ACCOMPLI"

 

voilà, l'ami, il a eu bien raison, le directeur du personnel de l' Anpe/Paris/idf, de me le souligner lors de ma visite de départ en retraite !

 

Mais sacrebleu, c'est un costaud, notre homme ! Et le “devoir”, le “devoir” le “devoir”, qu'est-ce que ça veut dire ! Je prends le dictionnaire des “citations” chez Larousse; et je vais vous en parler du devoir, sacré nom d'une pipe ! Alors, nous avons donc :

 

° “le devoir, l'honneur! Des mots à qui on fait dire ce qu'on veut, comme aux perroquets” (Alfred Capus,  Mariage bourgeois )

° “ le devoir est toujours au-dessus ( Claudel, “Journal”)

° “ il n'est pas important que je vive, mais il est important que je fasse mon devoir

       ( Frédéric II de Prusse “Lettre au marquis d' Argens )

° “ lorsqu'un imbécile fait quelque chose dont il a honte,il déclare toujours que c'est son devoir “ ( G-B Shaw)

° “ faire son devoir tous les jours et se fier à Dieu pour le lendemain ( Beaudelaire)

° “ si tu veux être sûr de toujours faire ton devoir, fais ce qui t'est désagréable “ ( J.Renard)

° “ il ya des circonstances où le mensonge est le plus saint des devoirs “( E.Labiche )

° “ le devoir est la nécessité volontaire “ ( H-F Amiel)

 

encore une , lue dans le Dictionnaire des citations du ROBERT :

° “ le devoir : aimer ce que l'on se prescrit à soi-même” (W Goethe)

° “ j'apprécie la vie d'un homme, non en fonction des années vécues par lui, mais en fonction du devoir qu'il accomplit”  ( A Stambolisky)

° “ c'est un devoir, pour nous les forts, de porter les faiblesses,de ceux qui n'ont pas cette force et de ne point rechercher ce qui nous plait “ ( St Paul, Epitre aux Romains)

                             

                                     °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

 

vous n'en voulez pas d'autres? parce que je peux continuer ! toute plaisanterie mise à part, je pense moi qu'il “en a bavé, notre JJL-B avec ce boulot qu'il a assuré pendant 15 ans ; en faisant chaque jour 3 h de trajet A/R ( venant de Champigny jusqu'au M° Charles Michel dans le Xvè ); et aucun souci de carrière ! Encore moins d'argent ! ( il avait comme drh 12000 fr /mois et, arrivant à l'Agence, il s'est contenté d'abord de 5000 fr/mois ; et on lui a “sucré” toutes ses primes!)

 

moi, j'ai été ravi de lui écrire cette tranche de vie ! Elle m'a plu ! et je ne peux que lui dire :

 

                                   “salut, l'artiste” !