IV  (A)

 

 

 

 ...L' APPELpour devenir... « missionnaire »

         adressé au petit Jérôme, « le môme à la casquette »

( devenu Senior et … toujours avec une casquette ! toutefois, plus la même !)

 ( texte mis en page par jules du Val d' hermone , dans le Chablais -74 )

° Jérôme, un des mômes – terribles -- de Marphoz

 

1946, automne langoureux – « été indien », sans doute – dans les villages de « petite montagne » de cette vallée,

au-dessus de Thonon-les-Bains par une fin d'après-midi, au soleil déclinant, sur le banc devant la maison dite «  chez les Bouvier », un groupe de mômes du village de « Marphoz » écoute un capucin, disciple de St François d'assise


il y a, là, notamment Jérôme et son petit frangin 

ce « Père Casimir » car c'est lui, grand marcheur, recruteur devant l' Eternel – ,   il est arrivé

  par la route, en jouant de la clarinette, sa musique se répercutant alors dans ce fond de vallée encaissée, aux villages accrochés aux deux versants ! Les jeunes « marphoziens » écoutent ce missionnaire leur parler de « missions » en Afrique pour évangéliser les peuplades qui ne connaissent rien de notre chrétienté ! Un blondinet est particulièrement attentif !


À tel point qu'en fin de concert, ce capucin ( « recruteur »?) lui dit:

toi, je te veux avec moi, je sens en toi une vocation , qui es-tu ?

je suis Jérôme, le fils de Pierre et de Marie…

c'est bien , je reviendrai te chercher quand tu seras un peu plus grand... d'ici-là travaille bien, sois très sérieux et prépare-toi...



ainsi donc … un « appel » venait d' être lancé

pour faire de ce jeune villageois un « missionnaire » et, 5 ans plus tard, il « partit » ...

il avait mis sa "belle tenue des dimanches, le " petit pâtre de La buchille" : le"pull" tricoté avec amour par sa maman, le pantalon-fuseau fait par une voisine, les chaussures-sabot fabriquées par son papa ... et le voilà prêt au DEPART !

 

Aujourd'hui, notre souci est de le suivre à la trace, ce môme ... pour découvrir ce qu'il advint de lui ! 

                      


( à suivre donc … pour savoir si le message de ce capucin aura bien été intégré)

 

Ce sont 4 dévoués qui se sont attachés à la tâche pour

              «  Jébo-l'impulseur » :

°Héloÿ-la-bruxelloise, pour une frappe du texte et sa première mise en forme

° moi, Jules du Val d' hermone, dans la « vallée du Brevon », pour retrouver des éléments de la période de l'enfance ( en fait jusqu'à ses 10 ans seulement ...)

° et André-Jacques,dit L'ajac, « rédacteur de blog » , sur les bords de marne de Joinville- Champigny-et St-Maur, vivant aux côtés de notre Senior (toujours avec casquette), vieillis-sant et qui se souvient des heureuses années de son enfance, là-haut, dans ces belles montagnes, accueillantes pour les visiteurs, été-hiver ( mais où courent encore des histoires de «  Servan », dont il nous entretient de temps à autre …)

° sans oublier notre Jeannot-l'artiste 

ajoutons nos 2 villageoises : Joséfa et Guiguite, connues pour leurs « rapportages » 

 

-- de qui peuvent-elles bien parler , en allant "faire leurs foins"?

-- mais du " Sarvan", pardi ! l'une -- la Josefa-- a rêvé de lui...

    il la chatouillait, ose-telle confesser à sa chère voisine


- mais, bougre-de-bougre, ah quoi il ressemble, ce sarvan ?

-- oh, on ne sait pas trop ! mais un journaliste du dauphiné a cru bon d'en faire un croquis , pour une enquête sur la sorcellerie de jadis en vallée du Brevon !


 --ah ! diable! on peut voir ça ?

-- mais oui, je vous montre :

 Voilà donc une jolie histoire, dans ces montagnes au sortir de la guerre

( toutefois assez paisiblement, car à part quelque escarmouches entre le maquis et des miliciens, les « boches », on n'en vit assez peu dans le secteur ...) ; et au village de « chez Marphoz », la vie s'y déroulait tranquillement ; avec des fêtes et … la photo pour la circonstance : le petit Jérôme, toujours là, avec son frère Lino le suivant comme son ombre ! Allez, rien de mieux qu'une belle illustration :


 


et donc, pour commencer, puisque je suis « aux manettes », je tiens à en reparler de cette fin de guerre, car les enfants de cette époque ont été marqués par les échos qui arrivaient jusqu'à eux ( les parents , l' instituteur, le curé, les mettaient en garde :

faites toujours très attention, de ne pas dire n'importe quoi, qui mettrait votre famille dans la difficulté!)

le petit Jérôme le reçut ( « 5 sur 5 », comme on dit maintenant chez les militaires ), ce message, lui qui adorait les maquisards de La Buchille, surtout leur chef qui s'appelait justement « Jérôme » :

d'ailleurs quand, l'été arrivé, il montait faire le petit berger, auprès de sa grand-mère, la sévère Caroline, il les voyait descendre et remonter de la vallée, où ils allaient « au ravitaillement » ! ce qu'il ne savait pas, par contre, c'est l'attention et le soutien que ses chers parents portaient à ces jeunes gens entrés en résistance …

il y a peu, j' ai pu retrouver des documents sur le « maquis de Vailly », dont le chef était « Jérôme » ; c'est seulement là qu' on a su vraiment qui il était, ce courageux jeune, mort au massif « des Glières » lors de la fameuse « bataille » contre les Allemands soutenus par les «  miliciens »   de Hte-savoie !

Voici sa photo de l'époque  :

( c'est notre jébo qui n'a pas manqué, il y a quelque temps, de contacter « Jean Diot » qui fut le dernier chef du maquis de Vailly ; qui lui rappela que ses parents à

Marphoz, réservait « un bon accueil » aux gens du maquis, les nourrissant très régulièrement, quand ils venaient en side-car au village …)

allez, un coup de nostalgie …

sa mort en héros aux Glières sera un énorme encouragement pour son groupe et son successeur … qui jurèrent de le venger ! Et l'occasion se présenta dans le défilé de « Layat »

 

 

                à suivre, au   paragraphe A 2 la résistance locale

 

Et ces maquisards, qui pitonnaient dans des chalets de La Buchille, y étaient fort bien reçus par les belles alpagistes;

  • mais, Jules, tu nous en parlerais pas un peu de cette Buchille ?

  • tu parles, que je vais vous en parler ! en détail même ...en commençant par une illustration ;

 

tout d'abord un sinistre rappel: le « sarvan » ! il planque, là, dans la paroi rocheuse et si vous saviez le nombre de bêtes qu'il a poussées dans le vide ! Ahhh … le salaud !

Il prend plusieurs formes ! Regardez bien, pour le cas où vous viendriez à le rencontrer …. 



-- ouïe, c'est vrai que ça n'a guère l'air sympathique tout ça ! faire , la , nuit la rencontre de ce "mauvais", tu ne dois pas t'en remettre ! 


-- ah, ça, c'est certain! y'a qu'à lire le récit de Jules sur la randonnée de Jébo à Compostelle, il n'a pas arrêté de le sentir, le monstre ! on peut même se demander s'il ne l'a pas vu ! en tout cas il a clamé qu'il l'avait fait terrasser par le grand St jacques, qu'on appelle pour la circonstance  : " LE MATAMAURE" 

et , sacrebleu, notre Jeannot qui s'est empressé d'en faire un dessin pour se moquer un peu de lui ! pauvre Jébo!


mais, il faut bien le dire et le redire, ce salopiaud l'avait bien cherché ! il avait sans cesse titillé notre pèlerin, lui donnant des envies pas possibles (

-- dis-nous, lesquelles?

-- oh il se voyait sans arrêt sauter sur les marcheuses et les lutiner derrière les buissons !) 

allez, Jeannot, encore un dessin :

 -- pauvre Jébo, c'est vrai qu'il en fait une drôle de tête! mais entre nous, ce ne devait pas être triste de voir sans arrêt des femmes nues ! pas besoin de se payer des joints !!!

 

mais stop ! retour aux choses sérieuses !

 

ce sera de La Buchille dont je vais vous entretenir : je vous y prépare avec un extrait de la presse locale : 

 

 

et maintenant que je vous ai présenté le cadre et le contexte de ce récit, je vais utiliser davantage les confidences de Jérôme faite à Héloÿ, qui lui a dactylographié un texte ;


mais avant tout, son état d'esprit, à lui :


« ...puisse l'exemple de mes efforts, nous confie-t-il, de mes souffrances, de mes joies, de mes échecs, de mes succès, être utile à ceux qui, dans mon pays d'origine – la région lémanique –, ou ailleurs, partent comme je l'ai fait, à la conquête de leur vie ... »

 

et une citation de son copain d'alpage, les été , son voisin à Perthuis, devenu, lui, un brillant écrivain :

« ...quand on ne sait pas écrire en poète, on fait appel à ceux qui savent ... » ( Freddy Touanen, «  Mystères de la montagne » , qui ajoute :

«  ...quand vient l'automne, la vallée du Brevon resplendit d'un été qui ne veut pas finir; l'or des bouleaux et des fayards paillette le vert sombre des sapins; les sous-bois, les fougères s'ornent des plus beaux roux tandis que de baies charnues parsèment les halliers ; les bêtes des bois détalent en une frou-frou de feuilles sèches et les oiseaux retiennent leur chant ... »


  • bravo, l'ami, ça c'est du texte … et, pour vous mettre en route, parcourez un petit montage que je vous ai préparé pour illustrer ce que fut le petit Jérôme et son grand périple ... que Jébo a décidé d'appeler :

    «  Vous arrivez d'où... » , pensant que c'est son St Jérôme qui le questionnera quand il se sera décidé, notre grand voyageur, à l'entreprendre, cette dernière « grimpette » ! mais « il y a encore le temps » ! Et pour l'instant,

     

Salut à toi, Vailly-la courageuse, qui lutte tant contre ce tumultueux Brevon qui veut entraîner les terrains de cette vaillante commune et ses villages


 

et ce hameau de Marphoz, qui a dû en supporter, de grosses douleurs :

 

 mais les courageux villageois repartirent bon pied, bon oeil et firent face ...

 aujourd'hui le pays est debout, fier , accueillant :


 

 

 -- eh bé encore un malheur ! mais on vous a bien dit ! c'est encore un coup du sarvan de la "becque-aux-filles"

 

 Maintenant, ça va tout ça !  revenons un peu au Jébo qui entend ... ( non pas des voix, comme les saintes de jadis) mais il sent des "APPELS" !   notamment un, émanant de St Jérôme , qui le questionne " vous arrivez d'où ?"

 

 

 

 

 

j'arrive de mon village natal de marphoz ….et j'ai fait pas mal de détours

 

car j'ai voulu devenir missionnaire pour aller porter « la bonne parole » partout dans le monde …

et vous savez , grand St Jérôme, pour me faire pardonner toutes mes fautes, j'ai marché, du Puy-en-velay à St-Jacques de Compostelle …voyez, je vous montre : c'était en mai 2007

 ( là, notre Jébo était en Galice, donc bientôt arrivé à Compostelle ; avec la marcheuse qui est devant, ils scrutent au loin pour voir les flèches de la CATHEDRALE ...de St-Jacques ...

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FIN, 

   et merci à vous, qui êtes venus nous lire... c'est très sympa et nous vous disons bonne suite...  Jules du val d' hermone 

 

 

PS :

-- il va y avoir encore d'autres " APPELS" ?

-- mais oui, il va y en avoir encore !

 

c'est la marque de notre homme, ça, il reçoit des impulsions d'avoir à faire quelque chose d' important, voire de très important ...

il  "bassine" son entourage, vous savez, avec ce qu'il appelle " MA  PETiTE VOIX ..." !

ne souriez pas, il est ainsi notre  "JB" ou " Jébo" ...

                         DONC:

- APPEL pour faire des études supérieures !

APPEL pour ... "devancer l'appel" et partir au service militaire !

APPEL pour devenir Docteur en Droit !

- APPEL pour travailler sur l'atoll du Pacifique

- APPEL pour devenir un responsable de relations humaines !

APPEL pour devenir "maire de transition" de sa commune d'origine!

APPEL pour s'occuper d' emploi et de lutte contre le chômage

-

APPEL pour une rando-pèlerinage à  St-Jacques de Compostelle

                                           etc .

 

 


            à suivre donc ....

et merci d'avance si vous participez en renvoyant un texte de vous