IV  ( B)

 

 pour aller en Fac  obtenir un doctorat de droit 

 

 

Le 28 mai 

Et nous voici déjà en mai et rien de fait ! hélas, nous avons été fort occupés...et pas stimulés du tout par de la "grisaille" qui persistait, persistait ... au point d'en rendre malheureux même les oiseaux ! vous avez remarqué comment étaient tristounets les pigeons voyageurs qui étaient remontés vers le "nord" plus vite que d'habitude, leurs "antennes" leur ayant fait savoir qu'en France, entre autre , le "réchauffement" se faisait sentir ...  " tu parles" ! 

bon ! vous avez compris, c'est moi , Jules à Léon du Sez ( et comme vous n'allez pas manquer d'ajouter avec ironie, "là-haut dans ses chères montagnes du chablais thononais-bords-de-lac"!), qui m'y colle encore à ce récit ! mais quand j'en aurais assez, je passerais le job à mon acolyte de Normandie, le fameux "Léon-le-touriste-à Broglie" ! ah, celui-là, il faut se le faire ! il fait semblant d'être sur-occupé ! et il en glande pas une ! enfin, c'est ainsi ...y'a ceux qui bossent et les autres qui ....baillent !

 

reprise de mon récit , mais ...

        en juin 2018 ! seulement, vous imaginez la "sieste" que j'ai dû faire !!!

 

non, sérieux, j'ai mis le récit de côté parce ce que l'on a fait autre chose ! ou que ce n'était pas mur ! là, cette fois, ça part pour de bon , on y va ...      Jules 

                                                    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°

( suite du chapitre IV : b)

 

*en été de 1955, celui qui va devenir un grand voyageur mais qui, à 15 ans passe son BEPC, ne le sait pas encore , entend son second grand « appel » …. comme Jeanne de Domrémy ! il lui est suggéré d' aller à Lyon, pour y faire un « doctorat » à la Faculté de Droit ; le départ a été fixé pour l'entrée de l'automne …

et c'est à moi, Jules du Val d' Hermone, pauvre ignare qui n'est pas allé plus loin que le certificat d'études, de vous raconter cette nouvelle péripétie du jeune entrant dans le tumulte de l'adolescence ! Avec un «  appel », paraît-il ! Mais je vous en foutrais moi des « appels » ! ou alors si, mais c'est « celui des filles » ! oui-oui, c'est ça,  elles ont dû commencer à lui tourner le tête, à cet âge-là !

 

 

Donc, pour démarrer, et pas trop mal , je vais m'appuyer sur des photos d'époque en suivant le cheminement de jeunes de cette époque...                                                                                  prenons pour exemple  ces deux-là, qui sont en classe de 3è

et se préparent à passer les épreuves du BEPC 

         et suivons le deuxième de la photo

 

 

 rappel :

il est dans une école catholique d'une grande ville de Hte-Savoie ; mais il se rend chaque jour aux cours dans un autre établissement de la ville et pour cela il doit prendre une rue où habite son amoureuse ( une jolie jeune fille, qu'il croise à chaque fois et avec qui il échange sourires et petit salut ; il la trouve belle, ressemblant à l'actrice du film Fabiola que toute son école est allée voir, car grand film sur le martyr des premiers chrétiens à Rome – et cette actrice, c'était Michèle Morgan, alors vous imaginez l'attrait chez ce jeune, qui cache dans le grenier du bâtiment, de la brillantine pour ses « crans », des revues «  Nous deux »pour lire en cachette le soir dans le lit, provoquant la petite éjaculation libératoire !)

et 

 

il bosse dur , car c'est l'année du BEPC ! Et ils vont être les 2 seuls élèves de l'école à être présentés à l'examen ; et ce sera réussi ! Donc, bravo, c'est l'envol ; avec un grand sérieux dans son travail scolaire ! Au retour des grandes vacances – tous les élèves restant ensemble -- passées dans un chalet de montagne du Chablais ( ils n'ont droit qu'à un mois dans leur famille ) , c'est la reprise des cours en fin d'été ; et notre jeune passe en « seconde » ; et là, commence « le changement de son psychisme »( je ne sais pas comment appeler ce passage difficile de l'adolescence ) ; il est toujours grand travailleur car, dans sa tête, il sait qu'il va « se sauver » de cette école, de ces « messes chaque matin, de ces "confessions" obligatoires , de ces prières à la chapelle chaque soir avant le coucher ! En plus, il est placé « sous surveillance » après dénonciation d'un élève particulièrement « fayot » ( on fouille ses affaires : on découvre enfin son argent de poche, sa « brillantine », ses revues féminines) ! du coup, au comble de l'énervement, il va monter une provoc ; le voilà qui propose à 2 copains de « faire le mur » pour aller voir un film en ville ; il a tout bien organisé et les 2 autres ne sont pas peu fiers de participer à un telle démonstration  de bravoure ! mais, l'un est bavard et trop surexcité; il ne résiste pas au plaisir de faire (contre promesse de ne rien dire) le récit de la sortie ! hélas, quelques jours plus tard, la sanction va tomber : les 2 copains sont renvoyés sur le champ ! Et notre "organisateur" de soirée (!) --sur lequel le Directeur de l'école a des vues carriéristes ( il veut en faire un « capucin évangélisateur" en Afrique Centrale où se trouve une mission dex Capucins de Savoie ! Alors en guise de sanction, il le prive de vacances familiales en famille à Noël : ainsi, il va rester tout seul dansle grand dortoit vide ! Mais … il va en profiter pour bosser : figurez-vous qu'il recopie des cours de «  première », ceux que lui a passés un camarade ! Car le Directeur lui a fait envisager comme prolongation de sa punition, de « sauter » la « première » et d'aller directement en fin d'année scolaire au «  Noviciat »  à Grenoble !  pari : que va faire notre « salopiaud» ? 

 

 

il part en août dans sa famille ( sachant qu'il ne reviendra plus ! Et tant pis pour son amoureuse …)


     et alors,  là, il va se « lâche » ….avec un copain , qui devient son « lieutenant », de jeux et de « bêtises », et surtout ils apprennent à danser pour aller dans les bals ! 

                                   °°°°°°°°°°°

À la « rentrée », c'est sa mère qui le place en internat au collège municipal de Thonon, pour y préparer son bac ! Là, il sera un élève travailleur, mais toujours blagueur

                                                    à suivre ....

reprise ....

* Il y sera un élève travailleur, mais toujours un peu blagueur ; bien « considéré » car ça se sait qu'il était dans une école privée ! Un exemple ? Un jour à la cantine, grosse bataille de

« petits suisses » ! « tous dehors, en rang », hurle le « surgé »qui inspecte et dit à 2 de « sortir du rang »( dont notre « nouveau » qui avait pourtant participé, avec toute sa table) ! à partir de là, suspicion de ses camarades , surtout par le groupes de « juifs tunisiens » ( sympathiques mais faisant "bande à part" et plus évolués que les chablaisiens , fréquen-tant le casino ) ! un jour, à table l'un d'eux l'appelle «  Jésus » et lui de répliquer «  juif » ! ; vlan ! c'est la baffe que lui balança le plus grand -- sorte de chef de groupe --;  protestation du "baffé" expliquant qu'on l'avait appelé sottement et vlan une seconde baffe ( à l'auteur du surnom abusif )!puis,  calme revenu , mais tout de même faire gaffe!

     Une photo de classe de «  première », de l'époque 

 

 


                                l'ambiance a l'air d' être bonne !

Les épreuves du bac vont bien vite arriver ! Succès pour notre jeune «  impatient » qui , arrivé avec un certain « retard » ( alors que dans la précédente école il était le « premier », toujours ) le rattrapa bien vite et fut bien situé dans la « hiérarchie » ; nettement derrière les « fortiches » ! ensuite, en « philo », ça sera plus dur ! Notre jeune a du mal ; le bac ne sera pas réussi ; donc, redoublement mais il va se ressaisir et le passer une seconde fois le réussissant fort bien ! J'ai retrouvé deux bulletins de cette « philo » redoublée

a) en 53- 54


pas « fortiche », mais ça « passe » …

 


 

b) en 54-55, ça ira mieux ! Mais, dommage, une année de perdu !                                          Manque de maturité …

 

en été 1955, il l'a en poche, ce bac ! Il est le 1er bachelier de sa commune ! Bravo …

comme l'été précédent il travaille sur un chantier des Eaux et Forêts pour finir de payer le beau vélo mi-course qu'il s'est payé ! Et toujours sa colonie de vacances pour s'occuper des jeunes, car il sait que ça va le servir ! Dans la foulée, il demande et obtient un poste de maître d' internat ( = un « pion » ) pour la rentrée ! Sa maman est allée voir le député pour une demande de bourse et il en obtient une !

 

( pendant l'été il a utilisé plusieurs fois la cabine de la poste ; c'est la première fois qu'il téléphonait ; à 19 ans ; et, aussi, toujours … puceau!)

 





 

illustrant : un moniteur de colo   son groupe ;      3 monos de camps d'ados en Corse ;  essai de la belle bicyclette  à Vailly 

 

octobre 55 , départ pour Lyon : l' « appel pour faire un doctorat de droit », il y pense depuis son arrivée au lycée de Thonon , car il a un camarade de classe , « Jo », issu comme lui du monde ruralo-montaganard ! Et il le briffe sur le rôle important du droit dans une « carrière » ! et les élèves, en cours d'instruction civique, le sentent ; d'autant plus qu' en «  première » , le groupe des Tunisiens ne cessent de clamer  qu'ils veulent devenir « avocats » …

il est retenu pour être « pion » et suit les cours à la Fac de droit ; il y sera bien vite un bon étudiant mais toujours égal à lui-même chahuteur ( mais impulseur de « blagues » bien organisées et appréciables par le plu grand nombre ,y compris par les profs )! Par ailleurs il a trouvé une chambre à la Maison des étudiants , et c'est de là que partiront beaucoup de ses blagues ! 4 ans d' études pour l'obtention de la Licence de Droit ! Examens toujours passés en 2 fois , été-automne afin de bien réviser pendant l'été et d'arriver devant les examinateurs fin prêt ! Obtention de son diplôme : octobre 59 ! quant à ses relations amoureuses, elles furent au départ très laborieuses, très décousues, car très difficile pour un étudiant de séduire une jeune fille :  pas pris au sérieux et à Lyon, elles étaient sages ! Mais, il finit par rencontrer une jeune veuve qui le prit sous son aile et s'occupa de son équilibre sexuel à conforter ! En nov. 59, il sera contraint de la quitter pour répondre à un nouvel «  APPEL », celui de faire ( non son service militaire comme tous les jeunes français ) mais «  la guerre d' Algérie », pour y devenir officier et faire connaître son point de vue ; plutôt « gaulliste » quant à l'évolution de ce département français qui ne pouvait le rester dès l'instant où le Général de Gaulle revenu au pouvoir à la fin de la guerre avait « donné l'indépendance » aux pays africains .

 

Donc, en novembre 59, les adieux achevés, au petit matin d'une dernière nuit d'amour, le voilà debout à 5h. et en route ...

 incorporé dans les «  Chasseurs Alpins » pour participer à la sélection de ceux qui seraient retenus pour aller se former à l'école des officiers à Cherchell ; aux épreuves de sélection, 5 seulement sur 6OO furent retenus ( lui, en 5è position) ; après un voyage en train jusqu'à Marseille puis une traversée sans histoire sauf les «  mal de mer » chez beaucoup et ... à pied d' œuvre

( chers lecteurs, si vous voulez savoir comment il s'en est sorti , reportez vous au chap. IV -C , de ce site )

 

quels souvenirs de Lyon et de ses années d'étudiant blagueur, bosseur, il emportera ! de ce fait, bien « armé » psychologiquement pour partir « à la guerre », à celle qui ne voulait pas dire son nom !

Des photos pleins son sac ! Et …. une «  marraine de guerre »   

 

 

 

durée de telles « vacances » (!) :nov. 59 – fin mai 62 ! un total de 31 mois au service du pays ...

et comme le dit celui qui est devenu devenu «  le S/lietenant de Taboudrist » ( en Hte Kabylie)

 

     « voici un pêle-mêle de séjour à l' Armée et en Algérie : inoubliable ! »

 

 

mais entre nous, que représente la trentaine de mois de service militaire , à côté des morts de la guerre de «  14-18 », de ceux de celle de «  39-45 », sans oublier nos soldats prisonniers en Allemagne pendant … 4 ans ! Que vaut le « sacrifice » accepté par notre étudiant de Fac lyonnaise, devenu lui aussi officier , en face de

 

ces officiers qui sacrifièrent leur vie à des moments graves appelant à l' héroïsme …

rappel en photo toujours 

 

 

si vous ne les reconnaissez pas, à vous de deviner ….

                 passons

        et que vive la France

 

 

 

 

 

 

Epilogue

 

 

et au retour d' Algérie, pour lui, ça s'est passé comment ?

oh, très simplement ! mais Il dut faire un peu d' hôpital, car déjà très épuisé et « évacué sanitaire »de Kabylie, il ne retrouva pas son «  amoureuse » qui l'avait tant soutenue comme « marraine de guerre », joyeuse et aimante mais qui, au retour, lui annonça, après une nuit de retrouvailles, que c'était un « adieu » , car trop âgée pour lui, il était temps qu'il prenne, pour

«  accompagnatrice de vie », une jeune fille de son groupe

heureusement Juliette état là, la tante toujours attentive au sort de son cher neveu

 

quelques photos pour illustrer :

 

 

 

à sa sortie d' hôpital,

             tout en assurant des petits jobs,

il préparera une thèse de doctorat ( de droit public sur :

 " l'aspect contemporain de l'indemnité de licenciement ou d' ancienneté" )

                           700 pages, texte et annexes  !

il soutiendra sa thèse devant un jury et ...

dans la salle une seule personne qui ne pourra retenir ses larmes quand elle va entendre : 

                       " mention très bien avec félicitations du jury"

repensant sans doute au passé et se disant  "il est bien loin le temps où ..."

 

c'était au petit village de montagne, au-dessus de la zone lémanique, que  tous deux quittèrent  sans hésitation, ni regrets mais SANS JAMAIS OUBLIER ! 

 

 

 

leur départ ; elle à 15 ans 

                     lui, à 10 ans 

 on les reverra ensemble dans les années  56-57

 

ainsi va la vie ....

 

et les diplômes obtenus :

          ° DOCTEUR en DROIT  le 2 nov 1967

 

          ° D.E.S. de Science Politique, le  12 nov 1971

 

                                         et