Récits divers III

                  2016             ( suite )

 

à nouveau voici des réflexions et/ou infos sur des sujets divers 

 

 A )   2 anciens du " S T O ", vus par Jos du Morvan 

 

 

                  le tourment existentiel de Jos du Morvan,

 

prologue : à Sainte-Mère-l'Eglise, 6 juin 2014, le D-Day ... 

 notre petit groupe de parisiens en cours d'installation en Normandie s'y touvait, dont Jos   

 

Arrivant à la retraite, une certaine nostalgie lui est tombée dessus ! Puis soudain, un jour, un souvenir plus mélancolique l'a envahie et, on peut dire qu'il ne l'a plus quittée !                                                                                                             -  mais quoi donc ?                                                                                             - « le besoin de «  rechercher » son papa »!       

Elle commence alors à rassembler tous les documents le concernant, ce père, jamais eu, le faisant passer  tout à coup du stade d' « oublié » car jamais connu, à celui  de « retrouvé » ! car, à ce stade parvenue, il lui fallait tout reconstituer et se mettre à sa recherche, pour l'aimer mieux d'abord, pour saisir, ensuite, les répercussions que son absence avait pu causer sur son psychisme …. ( vous savez, celui ou celle qui n'a pas eu de père, le ressent ce manque qui n'a que des mauvaises répercussions! Un exemple ? devant les tribunaux, un jeune qui tourne mal ou un criminel, que constate-t-on souvent : « il n'a pas eu de père! »)  

elle, qui avait parfois tenté – mais moments très fugitifs – d' imaginer  le  parcours de son courageux père, « traqué » par les pro-nazis en 1943 ( et qui mourra en février 45, alors qu'elle n'avait même pas 1 an )  …., la voilà qui tout à coup sent comme un « appel » de ce père aimé -- mais au fond d'elle-même –, aujourd'hui remontant en surface, à en pleurer …

que va-t-elle nous faire alors ? Elle décide, avec un copain d'adolescence, grand marcheur ( venant de  faire une « marche-rando-pèlerin » sur les sentiers de Compostelle, du Puy à Santiago ) d'aller parcourir les bois du massif d' UCHON, à la « rencontre  de son cher papa », quasiment sûre qu'elle le verrait sortir de derrière un bos-quet, qui viendrait à sa rencontre bras ouverts pour la serrer contre lui!  

Et ce « retour  à Uchon » se fit …. 

elle et son « copain de vie » (elle surnomme ainsi celui qui est resté un ami fidèle ), tous deux se mettent à écrire un récit avec l'objectif de le faire sortir de l'oubli, ce jeune de 1943, mort du fait de résistance à l'ennemi  …. 

 

PS :

–  on va les apercevoir, le jour du D-Day, à Ste-mère-l'Eglise, au contact avec « les vétérans de 44 », elle « apercevant » son cher père dans l'un ou l'autre de ces soldats vieillissant dans la gloire …

 

– puis, pensée très forte chez elle,  le le 30 octobre  jour anniversaire de la mort de Georges Brassens … et pourquoi ça ?  

à cette occasion, elle ne peut s'empêcher de faire  une comparaison entre 2 jeunes qui, en 1943, ont été « réquisitionnés par le  S.T.O. » pour aller travailler en Allemagne ! Réquisition qui s'est terminée, pour chacun de ces 2 jeunes, par   la « fuite » de ce STO, celle de « Jean-Ba », le papa de Jos (difficile et douloureuse, car  ne pouvant se cacher que dans les bois d' Uchon ) et celle de « Geo-B »( qui, lui,  protégé chez une tante à Paris, put survivre , en …apprenant à jouer du piano)   

  rappel : 

le 30 oct  2015, au 34è anniversaire de sa mort, on s'est souvenu, en France, du grand artiste que fut  Georges Brassens (  « Geo-B», dans ce texte ) ...

Le   29 oct 81,  mourrait Geo-B au sommet de sa « renommée » ! après avoir  vécu un parcours de vie exceptionnel, devenant au cours des ans un artiste confirmé …. grâce à qui ? À une tante, qui le cacha à Paris ( lui, s'étant enfui du « STO », après une permission ) et  le protégea ainsi des recherches par les nazis ; il put apprendre le piano, ce qui lui mit le pied dans ce monde culturel, alors qu'il n'était qu' un simple ouvrier de  chez Renault !

Et, comparé à lui ,  Jean-Baptiste D ( dit « Jean-Ba » du Morvan »), dans le secteur du massif, entre Macon, Le Creusot et Autun, vécut un drame que sa petite famille dut supporter dans une énorme souffrance :

 

– comme pour Geo-B, il fut  réquisitionné pour le « STO » ;  lui aussi,  au terme d'une permission, revenant à Dusseldorf, se sauva,  sautant du train : il dut alors  fuir les gendarmes et les miliciens qui le pourchassèrent dans les bois d' Uchon; il y trouvera la mort, laissant au petit matin, dans l'affliction, une jeune épouse, devenue par la force des choses « résistante » comme lui et une petite môme de 10 mois, Jos … ainsi finissait donc pour lui sa vie qui aurait certainement été belle car, comme Geo-B,  il avait des dons d'artiste ( la sculpture ) et comme lui, il était la gentillesse même,

                            hélas ! hélas ! hélas !

 

Plus de détails, pour mieux vous convaincre :

 

                          °°   Georges B:

naissance  :  le 22 oct 1921, à Sète    décès: le  29 oct 1981,à  Saint-Gély-du-Fesc                            donc 60 ans presque jour pour jour ….

en 1943, c'est le «  STO « ( service du travail obligatoire ). envoyé au camp de travailleurs de Basdorf , près de Berlin ; il va y bosser dans la manufacture de moteurs d’avion BMW . En  mars 1944 ,il obtient une perm' de quinze jours. Ouf ! il s'enfuie alors, se cachant à Paris,  car il est impossible de passer à travers les filets de la Gestapo  en restant chez la tante Antoinette. Et  c'est une autre , Jeanne, qui  va  accepter d'héberger ce neveu encombrant. Avec son mari Marcel, elle habite une maison dans le 14è;  Georges s’y réfugie, le 21  mars  1944 , en attendant la fin de la guerre; levé à 5 heures du matin, il se couche avec le soleil  … se met à  l'écriture d'un roman ; et compose des chansons en s’accompagnant d’un vieux  banjo ….

 

 

                           °° Jean-Baptiste D:

 

naissance  : le 20 juillet 1010 à La Tagnière ( secteur d' Uchon )  ; décès : le 24 février 1945 au Creusot

il est ouvrier chez Schneider ( aujourd'hui Creusot-Loire ) quand il est envoyé pour le « STO » à Dusseldorf, à l'usine Rheinmétal ,  le 6 nov 42 ; puis, au terme d'une permission, le 13 août 43, il saute du train à Dijon et, par marches de nuit, il rejoint Uchon et, là, d'août 43 au 22 février 44, il se cachera dans les cabanes de la forêt, recherché sans arrêt ; souvent accueillis avec d'autres jeunes, réfractaires comme lui, à La Chazée, à la ferme de Madeleine , qui les alimente;  la jeune fille de Madeleine, 10 ans à l'époque, Janine se souvient bien de ces jeunes « résistants » ( le « maquis d' Uchon » n'était pas encore  organisé  ) ;   puis, blessé, il va braver la surveillance, par la milice, de la maison familiale du Creusot et, marchant de nuit – le jour, se cachant sous les feuillages, en plein hiver de février –, il arrive enfin au petit matin du 24 février 45 auprès de sa chère épouse;  elle lui a fait un enfant, qu'il voit pour la première fois; l'embrassant, il ne peut que gémir : «  pauvre petite, que vas-tu devenir ? » ; on l'emmène aussitôt à l' hôpital de la ville, où il meurt …. oh, misère !  son épouse se laissera mourir de chagrin , et 4 ans après...elle  rejoint son cher époux  dans l'azur éternel ...   la petite fille devenant orpheline de père et mère … Et, après une vie bien remplie, elle arrivera à la retraite et c'est alors qu'elle reviendra dans ce secteur morvandiau – où elle séjourna pendant son enfance, ce beau village d' Uchon – aujourd'hui ... marchant  dans les bois à la recherche du souvenir de ce cher père jamais connu )

 

NB : s'il advenait que quelqu'un connaisse des détails de cette malheureuse fin de vie de Jean-Ba D  qu'il n'hésite pas à nous faire un commentaire, au bas de notre texte ; merci d'avance     

 

                     °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

 

NB :  le tourment existentiel de Jos du Morvan,

 

qui regarde une fois encore une histoire en photos des femmes du Morvan

 

                                 à suivre