IV  (D)

 

pour une mission  à Fangataufa 

 

mon job sur l'atoll de

 

Fangataufa 

 

« si je me souviens de Fangataufa ! Tu parles, comment pourrais-je oublier ! Après mon service militaire en Algérie, ce fut ma seconde plus grande difficulté de vie professionnelle ! Faite de tourments mais aussi de grande satisfaction... », nous confie Jébo !

 

Vous pensez s'il s' « en souvient », comme il nous dit ! 

                                                                

 Souvent , il nous bassine avec çà ! Et, comme on lui a coupé le bout de son nez pour lui enlever un « kyste », le voilà qu'il ne cesse de nous répéter qu'il est « contaminé » ! et , ne riez pas, il fait partie de l'assoce des « vétérans des essais nucléaires du pacifique » !!!

je commence donc … par un montage ( extrait du Parisien du 14 février dernier : la bombe et ses ravages en Algérie ) ... Mais c'est pareil en Polynésie, pour sûr  !

à  FANGATAUFA  : qu'en est-il ?

 

et, là, Jebo, vous pensez s'il s'en souvient de la « campagne » avec son « tir » ! il était sur le bateau-base de Fangataufa , en haute mer pendant le tir ..

.

voici un atoll avant le « passage » de l'ouragan !!! de la vie, pas beaucoup de verdure , mais des oiseaux !

 

oui, des oiseaux, dans ce coin arboré , pas sauvages du tout ne voyant quasiment jamais des humains...  

 

                    Après le « boum"  !    plus rien !!!!

 

et le voici le grand « boum » ! ah, ça,  il faut bien avouer qu'il a de la gueule !

mais après  ?

   

 

                        une fois terminé le grand choc , le silence !

 

et les personnels , militaires et civils restant sur le site pendant l'inter-campagne, se retrouvent bien "seuls", après tout le "barouf" de la phase préparatoire du tir avec d'énormes "arrivants "de métropole

stimulés par le moment historique ...et une fois le "nuage" retombé, repartant aussitôt pour Papeete, "arroser" comme il se doit la réussite !

 

et les "restants", heureux de se retrouver dans le calme ! faisant tout de même un petit pot pour marquer le coup ...en haute mer, bien entendu , car pas question de reposer les pieds sur l'atoll contaminé ! les "décontamineurs" vont se mettre au travail ...

 

 ici le petit groupe avec le "pacha" du  " bâteau-base", "arrosant" le succès technique ... réussite après une phase de travail énorme ! 

 en haute mer, c'est un moment de détente après la tension 

 de la campagne ...                                                   à suivre ...

 

 

   retour vers vous, 

le 12 février 15 : eh bien, Jebo vient d'envoyer au CEA-DAM  le projet de texte que je lui ai préparé...pour ACCORD PREALABLE,

en tentant de reprendre contact avec celui qui l'avait déjà conseillé en 2007 ! ci-joint sa petite note d'alors :

 

pas de réponse, donc à a priori, c'est OK 

                                                                        à suivre encore ...

             je ne suis pas encore prêt à faire, pour Jébo , ce travail de finition avec illustrations puis insertion sur le site JJL-B

 

et ....

     Le 2 août 17 (  enfin !!! ) ,

retour vers vous, pour le terminer, ce récit qui sera ressenti, à n'en pas douter, comme très particulier 

 

                                     °°°°°°°°°°°°

 

Pour ceux qui aimeraient connaître l'aspect technique, voici un extrait de l'ouvrage publié par le Ministère de la Défense  ( (   dans ce livre «  la dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie …  à l'épreuve des faits » ,   Ministère de la Défense, décembre 2006 )

                                lu pour nous 

                                  °°°°°°°°°°°°°

 

mais alors, il nous faudrait en savoir davantage !

 

   Que faisait-il là-bas, en plein « mai 68 » notre Jébo, l'ex-s/lt de Taboudrist ? 

 

eh bien voilà ! une belle histoire encore ! Une autre grande aventure pour lui ! Et vous aller comprendre que là où il sera il n'y en aura aucune, de vahinés, si c'est à ça que vous pensez  juste à entendre le mot " POLYNESIE "!                                            – « Ah, ça oui, à Fanga, nous serons  bien loin du paradis des vahinés, si belles dans leurs fleurs … »

 

certes, il les a vues, mais en passant  par Papeete ! de loin et, s'il les a « approchées », c'est seulement dans des rêves ...

 le pire,  c'est que son séjour sur les sites du  « C E P de Polynésie » a été sérieusement ébranlé par les événements survenus en "mai 68" !

mais, tel que nous le connaissons, cela a dû être d'un drôle pour lui, à peine sorti de l' Armée et de ses difficultés algériennes de 62  

                                    un petit montage encore …  

 

 

   -- mais la suite ... "mai 68" on s'en fiche, c'est de Jébo qu'il faut nous parler

et lui , alors , avec les vahinés de Papeete, ne nous dites pas qu'il ne s'est  rien passé ? du tout ! quand il y « descendait » comme vous dites , il n' a pas pu ne pas faire quelques galipettes ?

mais si, c'est comme je ne cesse de vous le répéter : les vahinés, il les a vues mais de très loin !

sauf une fois … mais ça je vais vous en parler dans mon récit !

– et même la téléspeakerine de la télé de Papeete , du nom de Bouvier ….              -- oh, ça c'est encore une autre histoire 

   alors, ne traînassez plus, au fait , tout de suite !

    patience, patience , les amis , on ne va pas prendre un TGV !

 

 

 mais, comme je suis bien brave,

je vous mets , chers  visiteurs, une image des belles, découpée sur une revue de l'office de tourisme polynésien de Paris, ainsi qu'un extrait du journal de Tahiti ! Voilà vous serez contents !

 

 

 

 et cette  téléspeakerine de Tahiti, ça vous "accroche" ?  

 

donc,  je me suis fait envoyer une vraie photo d'elle en écrivant aux archives de la Télé de Papeete : une belle vraie photo , ce sera mieux qu'un dessin humoristique du journaliste , non !

 -- et à Papeete, comment les femmes sont habillées dans la rue?

-- oh, tout simple ! les jeunes filles : très "court" sur leur vespa !

 

-- hein, ça vous va comme ça ! vous vous faites une idée ?

 -- Oh, là là, mais c'est bougrement sympa, tout ça !    et lui ?  il se trouvait où ?

 -- Eh bien, là, ce n'est pas la même chose !  Lui, il était sur « un site nucléaire » ! 

-- un site « enchanteur », genre « club med » en prépa ?

-- Mais non, bougres d' ânes ! Revenez à la photo, ci-dessus, à côté de l'article "mai 68" : vu le blockaus ! : attrayant , n'est-ce pas ?

 comme vous pouvez l'imaginer, un  endroit « idyllique »,  loin de tout bruit  !!! avec de splendides couchers de soleil, agrémentés de chants tahitiens  … ( car, vous ne savez pas, mais ils chantaient, les « baleiniers de Tahiti », en fin de journée de travail ) ...

et lui, Jébo?, me demandez-vous ! Eh bien, le voici à FANGATAUFA , dit « Fanga », pour cette  campagne 68-69 des tirs nucléaires  !

 

 

 

 

à votre avis , 

« enchanteur », genre « club med » en prépa ?

eh bien, le voilà , l'atoll de Fangataufa  ! regardez ...attrayant , n'est-ce pas ?

  beau, splendide, idyllique  !!!!!  et vous les voyez, les vahinés ? qui se cachent  derrière le blockaus !                                               

  ah, vous me fatiguez à me parler sans arrêt des vahinés , je vous laisse  ...

                                                                                         à suivre 

                                            ---------------

Le 10 août , je reprends le récit ...mais en repartant sur des bases concrètes: sérieuses:     FANGA  , ça se trouve où exactement ?

 

et Papeete ? Et Moorea ? Et Bora-Bora ?

 –  eh bien, « la porte d' à côté », pardi !!!

 

 

attendez, on ne voit pas très bien ! mis à part " la plage" et "le local à skis nautiques" du "club med" !!!!  non, je blaa-gue ! mais stop, j'ai dit plus haut que l'on ne parlait que sérieux ! donc, voici une autre illustration sur le pacifique et les distances 

 

    puis ......la phase II    ( exceptionnelle)  :

 

          « la détente »     à BORA

 

  d'abord quelques photos pour faire plaisir à Jébo ( vaniteux, le mec !) 

 

 ( rassurez-vous, les vahinés, , elles ne sont pas à côté de lui , sur cette plage, mais dans ses pensées !

                       encore une ou deux autres photos : 

 

   et nous y voilà en "Polynésie" ... c'est donc, à Bora-Bora,

                                non loin du Club-med ;

 et,  pour se détendre, notre Jébo, il n'est pas en reste ... même en ski nautique !

 

mais le récit, maintenant : le bateau est arrivé, accostant dans un joli coin, pas loin du village ! aussitôt lancement par le "pacha" de l'invitation traditionnelle, pour la population, à "monter" sur le bateau le lendemain soir pour une fête de prise de  contacts ...

  Et ,là,  Jébo de nous confier :

 j'ai su ce qu 'était le vie polynésienne  !  tout le village, selon la coutume, était invité à monter à bord ! Les femmes revêtues de leurs plus belles robes et les chanteurs tahitiens prêts à faire danser tout ce petit monde, coloré, joyeux, enthousiaste, heureux de vivre  ! Que c'était beau , nous avoue Jébo ! Pour commencer,  « le pacha » et « le diram » sont là, tous deux impeccables et accueillants, à la coupée et recevant tous avec grand plaisir ! « Le diram » eut alors la charge de faire un petit laïus de bienvenue et donna l'ordre de passer aux « choses sérieuses » : un punch polynésien que les marins avaient préparé avec ardeur ! Renforcé, costaud, riaient-ils en le faisant , on va en faire culbuter plus d'un ! Et les chanteurs s' ébranlèrent ! Et ce fut alors la joie, une allégresse même ! Ça dansait, ça flirtait , à grands coups de punch ! De temps à autre, les dames s'approchaient du bastingage, relevaient leur belle robe et pissaient à qui mieux mieux !  oh que c'était magnifique et réconfortant, devant tant de naturel,  commente Jébo!     Et lui, il s'y laissa aller à la galipette ?

                           voici ce que fut sa détente à lui

 

 il avait remarqué  la jeune compagne d'un "baleinier" du CEP ! Couple sympa et très accueillant ! Et bien évidemment il ne cachera  pas, lors de la soirée,  au cours de plusieurs danses, à la jeune et  belle Titaîna, combien il avait de plaisir à danser langoureusement avec elle ! Il lui confia que, sans son compagnon, il succomberait à ses charmes sans la moindre hésitation ! Mais que ce garçon étant tellement  gentil, serviable, sérieux dans son travail, il ne pouvait se permettre de lui faire subir cet accroc ! Elle le comprit, se serra un peu plus contre lui ! Ils s'embrassèrent une dernière fois et se dirent adieu !

plus tard, repensant avec une énorme mélancolie à ces instants magnifiques , il relira Loti , n'hésitant pas à se comparer à cet heureux navigateur-écrivain, qui raconta comment il avait séduit ou été séduit par une belle Rarahu ! Alors Jébo, de nous donner à lire, nous aussi, des passages émouvants et significatifs ! ( Livre « Le mariage de Loti » )

 

«  … Rarahu avait des yeux d'un noir roux, pleins d'une langueur exotique comme celle de jeunes chats quand on les caresse! Ses cils étaient si longs, si noirs qu'on les eut pris pour des plumes peintes … sa bouche avait des coins profonds d'un contour délicieux. En riant elle découvrait jus-qu'au fond, des dents un peu larges, blanches comme de l'émail blanc, ses cheveux parfumés au santal étaient longs, droits, un peu rudes, ils tombaient en masses lourdes sur ses rondes épaules nues ; petite taille admirablement proportionnée, sa poitrine était dure et polie , ses bras avaient une perfection antique, une grâce polynésienne ... »

 

et, comme Loti, Jébo sut se détendre par de longues ballades sur la plage, y faire  des photos, telles celles que j'ai montrées plus haut, avec se 2 assistants, de belles séances de ski nautique etc … avec aussi, dans le groupe,  la présence, tout à fait stimulante pour lui, de la jeune Titaîna,  espiègle, belle, naturellement provocante, cachant à peine ses petits seins, qui devaient être bien agréables à caresser ! Courses épuisantes sur le sable chaud avec cette jeune fille, dont il  tombait alors amoureux,  puis repos à l'ombre des cocotiers,  dont les sommets se balançaient au vent de la mer .. , il la regardait sans se lasser, cette mer d'un bleu foncé, dont de très légères vagues venaient s'évanouir sur le rivage … sous les arbres, le sable était jonché de débris, palmes desséchées, feuilles mortes madrépores … et, comme Loti,  Jébo devait se sentir  « sous les grands arbres, aussi écrasé, aussi infime qu'un insecte microscopique circulant sous de grands roseaux ... »

 

Mais tout ayant  une fin, l'heure de l'arrêt de cette merveilleuse détente allait sonner ! avec le souvenir, inoubliable, de cette  grande fête à bord,

On y revient un peu ! Tant Jébo en restera marqué !  Et, pour cela, je le laisse nous narrer ce que fut fa sympathique, la grande , que dis-je, l'énorme fête villageoise à bord du bateau, selon l'antique coutume ...

le bateau se devait de marquer son passage et (en remerciement du bon accueil de ces  gens partout chez eux ), de les accueillir à bord selon la  tradition de la Marine Française ! Tous monteraient à bord avec des cadeaux ! Pour le plus grand plaisir des marins, vous pensez bien !

Donc, le jour venu, les cuisiniers avaient préparé « 2 grands chauderons » de breuvage excitant de nature à émoustiller tout « un régiment de tirailleurs », comme on disait à l' Armée!  ils en rirent pendant tous les préparatifs en ne pouvant s'empêcher de penser à l'énorme «  java », que leurs boissons allaient susciter ! D'ailleurs beaucoup de marins s'étaient déjà fait des copines ! Alors, vous imaginez leur plaisir car ils avaient « quartier libre » ce jour-là !  Donc, en fin d'après-midi, tout démarra : le commandant accueillait les hommes et les femmes ! Toutes ces dames avaient mis leur plus belle robe ! À côté du commandant, j'étais là , pour un accueil des plus ouverts ! Je surveillai néanmoins les derniers préparatifs du coin de l'œil ! Les chaudrons étaient bien là, calés et odorants ,  prêts à la dégustation ( modérément,  pour ceux qui se « surveillaient" ! Mais sans limite pour  les  « assoiffés », voire un peu  « ivrognes » sur les bords ! Avec « un punch Bora Bora »! Après un petit mot de bienvenue, je donnai le signal ! Et ce fut … un vrai départ de 100 mètres ! la ruée  avec des verres, certains même avec des casseroles, pour se mettre en petit groupe dans un coin...  et déguster, avec des copines  ! une merveille …. c'est donc vrai,  ce que les films nous montrent , « Bounty » ou autres …   

 

ah là là ,  quelle soirée ,  mémorable ! Musique, griserie, danses langoureuses, les marins s'en donnant à cœur joie ! Chantant en chœur avec les tahitiens ;  les femmes, elles,  riaient ,chantaient également, faisaient tout plein de petits bisous à qui en voulait ! Puis, s'appuyant au bastinguage, pissaient en chantant, avec le plus grand naturel, leur robe relevée…excitantes .

    c'est tout de même un spectacle, me dit alors un peu coincé, l'adjoint de Commandant

      c'est bien vrai ! C'est vraiment quelque chose qu'il nous faut apprécier, car nous n'en reverrons plus, de si joyeuses sarabandes !

 

Je fis mes adieux à ma petite protégée, regrettant de n'être pas libre  ( ou suffisamment dévergondé pour profiter de son « appel » …) ; le lendemain, les chaudrons vidés, les derniers invités partis au lever du jour , il fallut ranger «  les gamelles et les bidons »,  comme on disait à l'armée ! Direction : Papeete ! Et, le cœur palpitant d'attente, j'allais … au-devant d' une rencontre secrète ... »

 

     oh là là , dis-nous vite, L'Ajac, ce qui va arriver à notre Jébo ! Il est marriolle, ce mec, et il se fout un peu de nous, en nous baladant avec du texte au lieu d'aller droit au but …ou alors c'est toi qui nous fait « mariner », abominable « rédacteur de blog » 

 

   donc, nouvelle étape .... PAPEETE 

 

 

 

Nouvelle traversée ! Sans histoire !

Jébo  restant enfermé,  un peu agacé par les mises en garde de l'adjoint au chef logistique, qui était venu profiter du séjour !  Il avait aperçu le manège de Jébo avec la jeune vahiné et le mit en garde; l'avertissant  que, s'il passait outre son interdiction de toucher à cette fille ( qu'il couvait,  et pourquoi ? ! ), il aurait alors affaire à lui ! Le pauvre, s'il avait ce que Jébo préparait ….

 

et le  véritable motif  de son attitude réservée, lui qui se préparait à un rendez-vous Un énorme  rendez-vous  ! des retrouvailles amoureuses hors norme ! Que ce pauvre cadre ne pouvait deviner ! Au port de Papeete, le bateau se rangea à la place qui lui était réservée et les marins descendirent à quai … pour de nouvelles libations  ! Ils les avaient bien méritées !

Ce jour-là,  il y avait,  à Papeete,  un grand rassemblement en faveur d'un certain Bouvier candidat à une élection ! sur le port,  en plus,  grandes banderoles  «  vive Bouvier » ! et, bêtement, Jébo  faisait comme si c'était pour lui !

                   ( mais oui, je vous ai déjà dit qu'il était vaniteux )

Heureux, car cela allait détourner l'attention et il pourrait se rendre à son rendez-vous secret !  cela facilitait cette blague qu'il avait organisée ! Il contourna la manif et en avant … pour l'aéroport ! Comme convenu, il monta au dernier étage du bâtiment coin gauche et quand les passagers  descendirent, de l'avion venant de Paris,  comme convenu, il fit un petit signe  à  une passagère, qui quitta  alors la passerelle !  Mais au ralenti, laissant passer tous les autres car, maintenant elle savait où elle devait monter, sans se faire remarquer ... entrée dans la salle d'accueil,  bonne dernière ! Elle grimpa alors les escaliers et ce fut …. la joie des retrouvailles, avec un baiser que l'on peut imaginer ! Long-long-long...Vous avez deviné qui venait d'arriver.... ANNE !  Puis le couple, réuni, furtivement quitta les lieux et fila vers un petit pavillon de la proche banlieue pour s'y cacher et s'abandonner à leur amour impatient !  Émotion, émotion quand tu nous tiens … un grand moment de vie ...  

   Un jour ou deux pour récupérer, et les voilà à la recherche d'un emploi pour la jeune maman, toute dynamique, voulant prendre la taureau par les cornes ; contacts les plus divers : magasins pour être vendeuse, aéroport pour un job au sol ; et, passant devant l' ORTF : une annonce de recrutement !  Qui ne pouvait pas mieux tomber ! aussitôt dépôt d'une candidature etc …  Hamiel ne disait-il pas (dans son «  Journal intime ») : « chaque vie se fait son destin »

 

et lui ?  comme toujours, au petit matin, avion de liaison  et direction … Muru ! Là, pas le temps de souffler, il monte dans le petit Cesna et hop, en vol pour Fanga, toujours le même vertige à l'arrivée ! Et repris ses marques aussi sec ! Prépa d'une nouvelle campagne en route  !   au plan des conditions de vie, tout repartait comme amorcé précédemment !

Quelques jours plus tard,  ouvrant le journal ( « Les nouvelles de Tahiti » ), que découvre-t-il; le diram médusé ! Il n'en croit pas ses yeux : un article sur le recrutement, à l' ORTF,  de téléspeakerines avec un superbe encart teinté d'ironie : «  bzzz.. je m'appelle Bouvier je suis la nouvelle téléspeakerine » !

 

boum ! Le ciel venait de tomber sur la tête du diram ! Replié le canard plus vite qu'à l'ouverture , et vite dans sa cabine ! Histoire de récupérer en regardant le dessin et en lisant, relisant, l'article ; les circonstances du recrutement, les candidates , certaines grosses perles dans leurs déclarations, sauf les 3 sélectionnées au final ! Et la parisienne toute rayonnante !

Grands dieux du ciel , je ne vous avais pas parlé de ça !  Vous ne le  saviez pas, mais cette arrivée devait  être tenue secrète ! Ou alors, après les ennuis de la fin du premier séjour, j'allais en supporter à nouveau ! vous auriez voulu  que ce second se passe encore plus mal que le premier !!!

et ses esprits repris, retour au bureau puis passant visiter les activités pour voir …. s'il y aurait des questions ! Rien , tant mieux ! Plus tard , un jour, au repas de midi, un jeune ingénieur, en bout de table, interpelle notre cachotier :

   dites, MR le diram, la nouvelle téléspeakerine c'est un membre de votre famille ?

   Oh! vous savez il y a tellement de « bouvier » sur la planète … il y a même un candidat Bouvier à Papeete ; je descendrais un prochain jour et je leur rendrais visite !

 

Puis, chaque lundi, toujours le sourire ironique chez le jeune questionneur ! et il alla jusqu 'à recommencer sa blague, toujours à table le lundi ( au retour de la détente dominicale en ville ) :

on a vu  Anne Bouvier, hier ! À la télé, au bar , puis en boite avec sa bande !

– bien, bravo, c'est une belle téléspeakerine !

Une autre fois, un second interpellateur, avec ironie :

                                à la télé, elle est très belle, mais en vrai elle est moins jolie !

                                c'est normal, la télé, ça arrange l'image !

Il lui fallait encaisser ! Mais le commandant agacé par ces sous-entendus, qu'il ne déchiffrait pas, y alla de son interrogation en sortant de table ! Et « le diram », de tout lui raconter à cet officier de marine si sérieux mais aimant la blague ! Et il en fut tout réjoui , riant à se tordre …

et le séjour se déroula fort bien  ! À diverses reprises, Jébo redescendit à Papeete ; pour des retrouvailles toujours agréables avec la nouvelle téléspeakerine, de plus en plus intégrée dans la vie locale au point d'en avoir la tête toute retournée ! Jusqu' à lui demander de lui « rendre sa liberté »  et de profiter des facilité administratives locales pour un divorce de circonstance ! pourquoi pas !

Et « le Jéjé » tout heureux de voir « son élève » s'envoler, de la lui rendre, sa liberté en ouvrant toute grande la porte !

L'heure de la fin de contrat d'un an approchant, Jébo fit une demande à sa Hiérarchie pour trouver un poste à Papeete ; hélas, il y en avait un, mais il avait été promis au « Diram » de l'autre bateau-base, celui de Muru  ( en fait, à notre ex-dir des relations du Cea-siège, Mr Jo) ! Donc FINI, l'escapade de Polynésie ! Préparatifs de retour et le jour dit : arrivée à l'aéroport, seul, sans savoir si la jeune maman aurait eu le courage de surmonter la détresse que lui provoquait l'abandon d'une vie s'annonçant merveilleuse, avec des copains et la vie si belle, si colorée de fleurs de toutes les couleurs, si bruyante de chants d' oiseaux ! Papeete ! Rien que ce nom, c'est tout un programme ! La quitter, c'est mourir un peu ...  Tout ça , pour aller …retrouver sa petite môme qui devait l'attendre, sa maman ! Et peu avant l'heure de fermeture du vol , la voilà ! Enfin ! En larmes, mais là, prête pour une nouvelle vie ! Avec son petit bout de chou ! Survol de Tahiti, comme pour un dernier adieu par le hublot, Anne en larmes non dissimulées!  

 

 

 

   les deux, dans leur vie ultérieurs, auront des souvenirs en tête ...

 

  Lui, Jébo, il ne pourra jamais oublier ce qu'il aura vécu pendant ce séjour, si unique sous ces cieux si lumineux 

 et je ne vous cache pas que pour lui ce fut dur, très dur ! donc on passe à un tout autre récit 

 

 

                                                                 à suivre encore ...     AJAC 

                            °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

le 10 sept 2017 , retour sur ces souvenirs si particuliers 

mais , cette fois je cède la place à Jébo qui va vous confier combien cette expérience humaine  a été très riche au plan humain ; par contre,  côté professionnel, une parenthèse, dont il ne tirera aucun profit ! à son retour," la carrière" au CEA : FINIE ! il lui fallut trouver un autre job; au CEA, on ne voulut plus de lui ....

 

 

          " FANGA : une grande parenthèse dans ma vie ...",       Jébo